“– Et le lion s’éprit de l’agneau… murmura-t-il.
Exaltée, je détournai la tête, et dissimulai mes yeux.
– Quel imbécile, cet agneau ! soupirai-je.
– Quel fou, ce lion… Quel masochiste…”
(voir plus bas, billet concernant le roman).
Je dois avouer quelque chose : mon obstination à lire le roman de Stephenie Meyer, fascination, le premier tome de la série Twilight, n’avait pour but que de porter un regard critique sur le long métrage réalisé par Catherine Hardwicke.
Tout d’abord, mettons les choses au clair : un film adapté d’un roman ne correspondra jamais à cent pour cent à ce dernier ; la transposition du texte à l’image subit toujours de larges modifications, tant au niveau du scénario, qu’au niveau des dialogues. De ce fait, le résultat, empreint de la subjectivité (souvent hollywoodienne) du réalisateur, est en général plutôt loin de l’idée que l’on s’était fixée en lisant le roman.
Twilight ne déroge pas à la règle : la réalisatrice a pris quelques libertés quant au déroulement de l’intrigue, qui, parfois, semble traîner en longueur. Rien de bien méchant cependant, car, finalement, les deux heures du film se laissent regarder avec un plaisir constant. Il est appréciable, par exemple, de voir les acteurs principaux adopter un jeu à la Shakespeare, quelque peu semblable à celui réalisé dans Roméo + Juliette de Baz Luhrmann. Un peu de poésie dans un monde toujours secoué par de l’action incessante, un peu de simplicité dans un cinéma dominé par les effets spéciaux qui en mettent plein la vue. La relation amoureuse qui se créé entre les deux personnages est traitée de manière tout à fait juste, sans jamais pousser le vice jusqu’à des niaiseries qui auraient pu devenir très vite insupportables.
Pas de scènes déplacées, donc, ni sexe, ni sous-entendus ; juste de l’Amour, pur et simple, profond, qui naît entre deux espèces incompatibles.
Néanmoins, un petit point négatif : là où Catherine Hardwicke a eu un peu de mal, c’est sans nul doute au sujet des pensées de l’héroïne. Dans le roman, comme je le disais plus bas, l’auteur utilise un narrateur-personnage, qui parle à la première personne. Bella, donc, nous raconte ses pensées les plus intimes, chaque situation donnant irrévocablement suite à une analyse de sa part, nous en apprenant ainsi un peu plus sur elle-même : Bella se confie à nous, comme si nous étions une partie d’elle. Malheureusement, sûrement à cause de la transposition à l’image, tout ce côté est complètement délaissé, et, par là même, le film nous abandonne parfois dans une certaine incompréhension, puisqu’on ne peut finalement pas retranscrire chacune de nos pensées par des gestes. Ainsi, les situations, ironiques ou comiques dans le roman, passent inaperçues à l’écran, devant ridicules et inutiles, et c’est bien dommage.
Malgré tout, Twilight est un film qui se laisse regarder sans déplaisir, et nous invite très fortement à désirer la suite, Tentation.
Sur ce, lisez les romans, comme après chaque adaptation. Ce sera très instructif, et divertissant.
Note : 15/20
A bientôt !